CHRONIQUES de
l’album 10 short tales [2004-2005] :
En 2002, les strasbourgeois de Triptonic nous
avaient donné un avant goût de leurs multiples talents sur
un 7 titres très prometteur. Les revoilà aujourd'hui avec
leur premier vrai album, 10 short tales, qui comme son nom l'indique
nous propose dix courtes chansons. Des chansons-rock, souvent assez
noires, parfois plus enjouées, comme "Drifting Away"
titre en passe de devenir un tube. Les guitares peignent l'ambiance de
chaque morceau, un fond complexe et immédiat, une
atmosphère riche et évidente. La voix claire d'Antoine
vient se poser sur ce décor pour nous raconter son histoire, et
nous voilà tout attentifs, (sur)pris par cette aventure qu'on
n'attendait pas forcément. Parfois, un sample, un texte
parlé, vient nous accrocher l'oreille, comme au début de
'New York'. Parfois, la routine que l'on croyait installée
estbrisée par un clavier rageur ('So Easy'). Parfois, les
guitares se font plus agressives, comme sur 'Going Nowhere'.
C'est comme cela que de piste en piste, on reste
accroché à ces 10 petits contes, et qu'on se retrouve
largués, à la fin de l'histoire, sans comprendre comment
on est arrivé là. Alors on réécoute le
disque, et au bout de 35 trop courtesminutes, c'est à nouveau
terminé, les notes plus folks de 'Always' nous trottant encore
quelques temps dans la tête.
C'est avec regrets que l'on range ce CD dans sa
splendide pochette cartonnée (parce que ce n'est pas parce qu'on
est autoproduit qu'on va négliger le packaging). Mais on sait
qu'il ne sera jamais bien loin, qu'on le trouvera toujours
à portée de main pour le
réécouter. Encore une fois.
Claire, le 08.02.2005
- disque du jour, puisque le ten short tales de
triptonic est mon disque du jour, parlons-en. puisque notre captain
nous fait écouter des choses en aveugle, jouons le jeu. plus
facile alors d’aller à l’essentiel, le ressenti
immédiat, sans contexte, sans fioriture.
- sixième fois ? déjà !! et
voilà que je me dis, tiens les triptonic là, ils
cadreraient drôlement bien avec nos chouchous d’
exsonvaldes (tout ça sans connaître je vous dis). une
power-pop (“enemy”) tirant vers le slowcore (“so
easy”), un chant tout ce qu’il y a de plus agréable,
malgré quelques à-peu-près, et surtout des
mélodies drôlement bien ficelées, qui font que, au
bout de cette journée, le disque écouté une fois
puis deux, revient pour la.... sixième fois ? déjà
!! même que le “my serial” a directement atterri dans
la playlist morceaux 2005. belle performance pour un morceau que je ne
connaissais pas il y a seulement 48 heures.
- on s’y retrouve drôlement bien,
voilà donc que j’entreprends de dire à notre
captain tout le bien que je pense de ce ten short tales , et
c’est là que j’apprends coup sur coup que non
seulement ces triptonic sont bien de chez nous et non de je ne sais
quelle contrée douée pour la power-pop (allez savoir
pourquoi je pensais à la suède tiens...encore des restes
de fanatisme de logh sûrement) et que ces strasbourgeois
s’apprêtent justement à partager un plateau avec nos
exson préférés cette semaine.
décidément, on s’y retrouve drôlement bien.
- seule réserve, la seule réserve
qu’il me reste finalement à l’écoute de ce
disque, c’est de m’être surprise par deux fois
à raccrocher les mélodies des triptonic àmogwai
(“kappa” sur la fin de “new york”, mais
c’est vrai quel album d’anthologie quand même ce come
on die young !!) ou encore, sur “always”, aux accords
d’un “more than words” d’ extreme , dont je me
régalais certes il y a une quinzaine d’années
(déjà !...) mais qui aujourd’hui m’ont fait
squeezer le titre à chaque écoute.
- brin de fraîcheur, en dehors de ces
quelques petites anicroches, j’imagine qu’on peut trouver
plus désagréable que d’être associé
à mogwai ou logh , espérons que cela pardonnera mes
récriminations... voilà donc pour les petites histoires
de ce disque, tout ce qu’il y a de plus honorable et de plus
cohérent. un petit brin de fraîcheur qui donne
déjà des envies de printemps.
Vinciane, publié le 23/02/2005
Deux ans après sa première
démo et une série de concerts, Triptonic sort son premier
album autoproduit : "10 short Tales". Le combo strasbourgeois
nous livre là une pop mélodique, atmosphérique,
tout en finesse, jouant beaucoup sur la répétition de
riffs écorchés et d’arpèges
électriques. La batterie est assez simple, aérée
et la basse un peu timide.Quelques claviers et samples viennent parfois
compléter les titres pour nous faire planer.
Même si le chant ne suit pas toujours
(Antoine semble atteindre ses limites sur plusieurs morceaux), les
compos offrent quelques belles envoléesinstrumentales.
L’album s’écoute d’un seul trait et on est
rapidement aspiré par les mélodies de "10
short Tales".Introduit par un long instrumental doux et
sympathique ( Testing ) et conclu par un titre folk acoustique ( Always
), cet opus nous est livré comme une ballade au pays des
rêves de Triptonic.
L’habit ne fait pas le moine… mais
quand même ; le packaging de cet autoproduit mérite un
petit mot, une mention spéciale même, pour sa
sobriété et son élégance : pochette
cartonnée avec dessins et typo soignés, simple mais pro.
Dans la série ‘on fait les choses bien’, signalons
aussi que Triptonic vient de fonder Labside, label pop indé pour
organiser des concerts (le premier réunissant Zéro
Degré, Exsonvaldes et Triptonic).
"10 short Tales" n’est
certainement pas la révélation indé 2005 mais
mérite toutefois qu’on s’y intéresse car ce
premier opus est prometteur. Avec un peu de temps, Triptonic
pourrait trouver sa place dans le renouveau des pop band
français, dans la lignée de leurs amis Exsonvaldes, Sweet
Apple Pie et compagnie.
Par Cedric B, avril 2005.
Originaire d’Alsace, le groupe et le son
Triptonic s’est construit sur une décennie.
Aujourd’hui stabilisé, il nous propose Ten Short Tales, un
premier véritable album autoproduit.
C’est du côté de la
scène post-rock que l’on doit situer Triptonic. Pourtant,
le groupe ne s’y sent déjà plus à
l’aise. Plus acoustique, plus chanson, les compos de Triptonic,
aussi plus courtes, ?uvrent déjà vers une
évolution du genre.Plus loin encore que le Time we spent
together d’ Exson Valdes … Du post-rock, la musique de
Triptonic conserve ce côtélabo de recherche
d’ambiance. Mais déjà, les murs du labo sont trop
petits, et la musique de Triptonic semble avoir besoin d’espace.
Et d’auditoire aussi pour la blanche voix d’Antoine ; et
pour les guitares, répétitives, lancinantes et
hypnotiques de Mickaël, Laurent et Audrey. Appuyé par la
batterie d’Olivier, le quintette s’est beaucoup investi
dans cette expérience musicale, et cela va payer, c’est
évident. 10 short tales est déjà plus qu’une
première production.
C’est LE premier album de Triptonic. On est
impatient de voir le groupe sur scène libérer ces
guitares bien enchaînées sur cet album, au packaging
très soigné.
Mike S, avril 2005.
Lorsqu’on a reçu dans notre
boîte aux lettres le packaging très léché de
10 Short Tales des Strasbourgeois de Triptonic, on a eu un petit doute
sur la marchandise : s’agissait-il bien d’un auto-produit ?
Car Triptonic a soigné la présentation de ses 10
compositions. Ce quintette rock (deux guitares, un
synthé/vocaliste) s’oriente vers des humeurs lentes et
désespérées (New -York) où l’on
perçoit quelques accents post-rock embryonnaire dans la
lignée de Codeine , voire des premiers Hood . Triptonic aime les
guitares rêches et laisse entendre un faible pour les ambiances
pesantes et autres arpèges indécis. Le quintette bifurque
également lors des accélérations vers ces guitares
bouillonnantes si chères aux Wedding Present , même si la
voix demeure toujours plus reposée et linéaire. Une jolie
porte d’entrée en tout cas que voilà.
Pinkushion, mars 2005.
Triptonic ... presque un nom à jouer du
rock festif ça ! Heureusement pour les oreilles
délicates, ce jeune groupe prometteur de Strasbourg ne donne pas
dans la facilité. On imagine parfaitement les membres du groupe
plus jeunes, au lycée, à se faire vanner par leur petits
camarades parce que leur goûts musicaux étaient vraiment
trop bizarres. Ces Sonic Youth là, quand même, faut les
interner ! Et Pavement , faut arrêter de se la jouer... A l'image
de ces glorieux aînés, Triptonic est un groupe que l'on
devine destiné à un public relativement restreint mais
passionné par ses compositions à mi chemin entre la pop
et le post rock. Après tout, c'est toujours bon signe quand on
ne peut qualifier un groupe qu'avec un seul genre, non ?
Pourtant, l'ouverture du disque se fait par un
hommage appuyé aux guitares angulaires du somptueux Come On Die
Young de Mogwai, influence qui repointera le bout de son nez plus d'une
fois au cours de ce disque. Mais à la différence des
écossais, Triptonic préfère souvent
s'arrêter au bord de l'autoroute qui mène au chaos pour
contempler le peu de végétation qui reste.
C'est pourquoi un titre comme New York fait tant
plaisir : une introduction en arpèges de guitares simples mais
magnifiques apposés à un speech samplé (de George
W. Bush pour ne pas le nommer) nous laisse prévoir la suite sans
grand peine mais le morceau se lance alors dans une comptine pop
marquée par un chant fort poignant. C'est sûrement ce
qu'on appelle le refus de la facilité. Pour un premier
"vrai" disque, l'ensemble se tient rudement bien et n'a pas
à rougir face à ses influences.
Dans un registre quelque peu similaire, les
parisiens d' Exsonvaldes semblent légèrement
dépassés par ce groupe enthousiaste qui confirme avec
aplomb la bonne santé de la scène strasbourgeoise (
Lauter ,Drey et Loyola , entre autres). Rien à redire donc sur
cet album qui peut laisser présager à ses auteurs de bien
belles choses.
le 30.03.2005 à 06h00 · par Eric F.
http:
//www.millefeuille.fr/Modules/Chroniques/Fiche/?c_id=480
Indie rock typique aux accents post-rock pour
cette formation strasbourgeoise minée par une production quelque
peu brouillonne, un chant pas toujours suffisamment affiné et un
mixage déficient. Il leur faudra nettement mieux faire pour
s’assurer une place au soleil, convaincre un public et tourner
efficacement. Aucun doute sur la présence d’un potentiel,
reste à singulièrement améliorer
l’expression, les Parisiens de Exsonvaldes y sont arrivés
de même qu’une bonne poignée de groupes francophones
belges, alors pourquoi pas eux ?
le 19 avril 05
Le groupe strasbourgeois Triptonic nous propose
son premier album, 10 short tales , entre pop et post-rock (on pense
aussi à la vague noisy du début 90’s : Pavement,
etc.) 10 titres bien foutus, entre mélodies et riffs
acérés qui font espérer un avenir possible au
groupe. Sans toutefois faire preuve d’une originalité
débordante, Triptonic s’appuie sur des influences solides
et balances ses chansons courtes avec ferveur et envie. Un album qui
devrait déboucher, espérons le, sur quelques chose de
plus personnel par la suite.
Benoît Richard, le 11.02.2005
triptonic est sur la compilation ADA7
La question avant d'ouvrir le superbe package du
premier album de triptonic était de savoir si le groupe allait
tenir ses promesses, ou rester en panne à l'image des cinq
personnes de la pochette de 10 short tales. La réponse sera pas
rapide, car derrière son aspect direct, cet album manie avec une
aisance rare le mélange des genres, passant d'un morceau
à l'autre d'un style à l'autre. Si ce n'est par le post
rock que l'on attaque (testing) c'est par une pop rock
inspirée (drifting away) que l'on nous accueille dans le hall
d'entrée. Le risque était grand de se perdre de faire de
cette aventure un chemin de croix, jouant du gris plutôt que de
passer du noir au blanc. Paraphrasant alors mon voisin récurant
d'un train de banlieue, dans ce wagon c'est soit on cuit soit on
pèle. Triptonic doit prendre les mêmes trains, aimer
autant les pop songs que….les pops songs. Car perdu à mon
tour à court de carburant (mes piles) j'en oubliais que le post
rock d'ouverture sera la seule entorse à ce qui aurait pu
nous arriver d'outre manche ou atlantique (le fantastique going
nowhere). Perdu dans mes pensées je décidais de tout
recommencer pour enfin avouer, mon erreur, ma froide perception et mon
infatigableenvie de donner à l'instant sa vérité
pour l'éternité. Sauf qu'ici un groupe vient de me
promettre d'être l'un des seuls à pouvoir éviter le
désert dans ses aventures. Plus aucun doute, plus qu'à
rougir, je me suis trompé et je suis en cale sèche. On se
retrouvera, sans que la mort ne soit là. A découvrir
absolument.
Gerald de oliveira, mars 2005.
Triptonic , c'est le nom d'un groupe autoproduit
d'origine strasbourgeoise qui promet de nous conter Ten Short Tales .La
pochette de ce premier album intrigue : un 4X4, dessiné porte
ouverte dans un paysage de désert et de montagnes, attend que
les cinq membres qui l'entourent le pénètrent. Il y a
Antoine qui chante, pianote et sample ; Olivier à la batterie ;
Laurent et Mickaël à la guitare ; et puis, à
la basse, la dernière arrivée, l'amoureuse d'Antoine,
Audrey. On les suivrait bien volontiers, après tout, on ne
crache pas sur de nouvelles expériences, de nouveaux voyages. On
entre, on s'installe le plus confortablement possible, on met le
contact et…
L'instrumental Testing qui ouvre l'ensemble est
inquiétant comme un titre d'Explosions in the Sky ou de
Mogwaï et donne sa couleur au reste de l'album. Un son qui oscille
entre post rock et pop rock tendance Pavement, une voix tout en
retenue, des guitares saturées, des ruptures de ton, une basse
répétitive, juste ce qu'il faut de sombre et de
mélancolique. Il est question de solitude et de sentiments
étranges ( Drifting Away, Left Alone, So Easy ), d'ennemis
intimes et de trahison consentie ( Enemy ), d'amour, naturellement,
mais d'amour triste, pas vraiment partagé, difficile à
vivre, de ruptures et de nouveaux départs ( Always ), de
promesse de bonheur enfin ( With or Without me ). Il est aussi question
de politique, dans New York , qui contient le sample de la chronique
d'un journaliste américainprésentant les tensions entre
les États-Unis et l'Europe au sujet de la guerre en Irak. On
frissonne quand le chanteur évoque les ombres distantes qui
semblent hanter la ville meurtrie et l'on repense à la voix de
Testing , celle qu'on aurait dit sortie d'un film et qui
annonçait des horreurs à venir. On reprend le livret pour
en regar der les dessins qu'on avait jusque-là
négligés : un réservoir d'eau du Far West
américain, des voitures, des vaches, une éolienne etune
charrue, quelques arbres aussi, des animaux. Un paysage fait de
clichés, ceux des séries et des films qu'on ingurgite
seul devant sa télé, dans une insouciance
revendiquée, parce qu'on ne veut surtout pas voir la guerre
à sa porte, la réalité ( My Serial ).
Le 10ème conte arrive alors trop vite, et
avec lui le constat de la fin, amer, selon lequel on ne va plus nulle
part à force de fermer les yeux ( Going Nowhere ). On
finirait presque par ressembler à ce couple de bateaux pris dans
la glace, sur le verso de la pochette, inconscients des nuages noirs
qui s'amoncellent dans leur dos. La voix qui nous a conduits se permet
un dernier appel en forme de mise en garde : open your eyes , parce que
le voyage doit se poursuivre, avec juste une conscience plus grande de
ce qui nous entoure.
Nicolas Jung
10 Short Tales, premier album de Triptonic
enregistré live en 4 jours de studio, est un disque
résolument pop,sujet d'un plutôt enthousiasmant
téléscopage de chansons et d'atmosphères renvoyant
aux mondes virtuels de sa(belle) pochette, aux frontières de
rêves arides peuplés de flamands roses,
d'éoliennes, de bateaux échoués et de trains
désossés.
Sorti sur le Labside, label maison du groupe, ce
10 short tales travaille la richesse de ses contrastes, mêlant
fragilité et puissance, langueur et tension, au gré de
mélodies en suspension sur des tempêtes de sable. Du
post-pop évoquant Cure, première période
(l'introductif Testing), Death Cab for a Cutie, ou plus exactement
Pinback, intrigue pop de la scène de San Diego (le très
bon Going nowhere, indiquant sans nul doute la voie à suivre).
Triptonic sera en concert le 25 février
à 20h au Molodoï dans le cadre d'une soirée
spéciale fêtant la création du
label et la sortie de l'album, en compagnie de
Zéro Degré et d'Exsonvaldes.
Février 2005
Exemplaire papier.